La Galerie d'Orléans

Publié le par olivier

Galerie d’Orléans au Palais Royal.
Fondation du Palais Royal –Donation du cardinal Richelieu à Louis XIII – Histoire de la galerie et sa description.
Le Palais Royal est tout moderne ; en 1624, lorsque le cardinal duc de richelieu acheta le terrain qu’il occupe, on n’y voyait que les deux vieux hôtels de Mercoeur et de Rambouillet ; alors, les rues Richelieu, Montpensier, Beaujolais, n’étaient pas ouvertes, et les jardins étaient  encore traversés diagonalement par les murs de l’ancien Paris. On éprouve quelques regrets en songeant qu’il ne reste aucune trace des transformations qu’a subi cette localité ; peut-être les habitués qui dans la belle saison savourent leurs glaces sous la fraîcheur parfumée du jet d’eau, aimeraient à reporter leur imagination au temps où les fossés de Paris traversaient la place sur laquelle leur table est dressée.
A la voix du Cardinal, toute cette partie de la capitale prit un nouvel aspect ; les hôtels furent jetés bas, les vieux murs démolis, les fossés comblés, le sol nivelé, la rue Richelieu percée. En 1629, l’architecte Lemercier fut charger des constructions. 
A cette époque, sur le terrain où est bâtie aujourd’hui la Galerie d’Orléans, s’étendait une terrasse, soutenue par 7 arcades à jour, qui s’étendait au niveau du 1er étage, et produisait à peu près l’effet que l’on remarque aujourd’hui. Les insignes de la charge de surintendant de la marine, dont le cardinal était revêtu, se répétaient entre chaque arcade, sculptés en relief : c’était une proue de vaisseau et deux ancres en dessous. Cette décoration ne se retrouve maintenant que sur l’aile droite de la cour d’honneur, en face du magasin de Chevet.
Ceux  qui dépensent, chaque soir leur temps dans la Galerie d’Orléans ont à peine quelques pas à faire pour aller jeter un coup d’œil sur ces ornements, qui seuls rappellent au public le souvenir du cardinal de Richelieu dans ce monument qu’il a fondé. C’est un petit pèlerinage à accomplir.
La magnificence que le cardinal déploya dans ses fêtes, la richesse voluptueuse et galante de ses appartements, lui eussent bientôt aliéné le cœur du roi, s’il n’eût fait disparaître cette cause de disgrâce, en cèdant à son maître, par donation entre vifs, son hôtel avec plusieurs  meubles et bijoux. Le roi expédia aussitôt au surintendant des finances un pouvoir, portant que : «  Sa Majesté ayant très agréable  la très humble supplication qui lui a été faite par le cardinal de Richelieu, d’accepter la donation de l’hôtel Richelieu, sa chapelle de Diamant, Sa Majesté accorde à Claude Bouthillier la faculté d’accepter. »
Par cette adroite manœuvre, le courtisan sut faire excuser toutes les dépenses qu’il avait faites, et justifier par avance toutes celles qu’il voulait faire encore pendant l’usufruit qu’il s’était réservé.
En 1692 cette demeure fut définitivement concédée  au duc d’Orléans, frère de Louis XIV, à titre d’apanage, et l’édifice ne subit aucune rénovation importante  jusqu’en 1763, où le signal d’une restauration complète fut donné par un incendie qui dévora la façade du corps du logis principal.
En 1781, Le Palais Royal commence une ère nouvelle ; il va devenir le centre le plus actif de Paris pour l’Industrie. L’architecte Louis, renommé pour la construction de la belle salle de spectacle de Bordeaux, est mandé par le duc de Chartres, d’après ses plans, on décide qu’une large bande de terrain sera prélevée sur le pourtour du jardin pour recevoir les trois grands corps de logis que nous voyons aujourd’hui. A cette nouvelle, la colère des Parisiens fut extrême. Chacun de crier. : d’abord, les propriétaires qui avaient des terrasses et des portes sur le jardin ; puis les promeneurs et les nouvellistes, qui pleuraient l’allée de marronniers plantée par le cardinal. Pour consoler tout se monde,  le prince fit distribuer une gravure  représentant les façades projetées, avec un texte qui rassurait les habitants sur l’avenir de leur promenade. Il semblait que ceux-ci fussent de moitié dans la propriété du Palais.
Malgré ses prévenances, Les Parisiens crièrent ; malgré les cris des Parisiens, les maçons et la foule allèrent leur train, et en 1787, trois façades furent achevées, mais les troubles survinrent lorsqu’on jetait les fondations de la quatrième, qui ne devait différer des trois autres que par un petit dôme, semblable au pavillon de l’horloge des tuileries, et par une colonnade inférieure, à jour. La révolution arrêtant les travaux, on construisit des hangars en planches dans lesquels on disposa deux promenoirs et deux rangées de baraques. Elles portèrent d’abord le nom de Camps de Tartares, qui fut bientôt remplacé par celui de Galerie de bois, Dont la renommée s’est étendue sur les 3 mondes.
Ceux qui peuvent comparer ses Galeries de Bois avec la belle promenade achevée en 1829, s’accorderont à remercier  la puissance industrielle qui transforme un cloaque en une magnifique habitation, mais ils seront unanimes à regretter que cette puissance n’ait pu donner un nouvel édifice la couleur pittoresque de l’ancien.
Un pavé de marbre, toujours brillant de propreté,  remplace la terre battue et fangeuse sur laquelle on piétinait ; un dôme de cristal multiplie les rayons du soleil, là où de petites fenêtres le tamisaient au travers de leur crasse ; des vestibules spacieux et de larges ouvertures appellent les ondulations de l’air qui croupissait autrefois dans les recoins ; des magasins transparents, éclatants de métal poli,  éclairé par un large vitrage, étalant des marchandises variées, ont été substitués aux vilaines barraques  tout ouvertes que la poussière envahissait. Des glaces sont plaquées de haut en bas sur chaque pilastre ; les ornements, les moulûres, sont prodigués ; une palissade à jour règne sur le pourtour au-dessous du toit de verre ; à l’extérieur une colonnade tourne autour de la galerie ; elle esr couronnée par une terrasse, sur laquelle s’élève symétriquement une enfilade de cylindres surmontés de boules dorées. Une double rangée de vases  remplis de fleurs achève la décoration  de la promenade supérieure, tandis qu’à l’intérieur une longue suite de globes de cristal se remplit chaque soir de lumière.
Eh bien ! Malgré toutes ces belles choses, malgré l’élégance du lieu, le Palais Royal a perdu une partie de son prestige, de son caractère original. Il n’a plus la couleur locale ; c’est un magnifique et riche bazar, mais ce n’est qu’une reproduction en grand des bazars, des passages, des galeries, dont Paris, chaque jour, se décore. Doit-on s’en plaindre ou s’en réjouir ? Ce que la moralité public a gagné compense-t-il la froideur qui règne dans ces lieux autrefois si animés ?  Je laisserai au lecteur le soin de répondre à cette question.
M. de Chateaubriand dit, en parlant des O-Tahïtiennes si voluptueuses autrefois et puritaines aujourd’hui, qu’elles expient dans un grand ennui la trop grande gaieté de leurs mères. Si ce principe d’expiation était une loi générale, le Palais Royal aurait pour longtemps à porter le deuil. Mais nous, qui ne pleurons point le vieux temps, nous ne voyons dans tout ceci  qu’une époque de repos. L’ancien que les Galeries de Bois avaient enfanté, et qui vivait dans leur obscurité, a dû disparaître et périr sous la lumière d’un ciel pur. Laissons couler quelque peu d’années, et la génération actuelle fera les frais d’un peuple nouveau, qui, sans avoir la licence de l’ancien, en reproduira la verve et l’originalité.
Galerie d’Orléans au Palais Royal.

Fondation du Palais Royal –Donation du cardinal Richelieu à Louis XIII – Histoire de la galerie et sa description.
 
Le Palais Royal est tout moderne ; en 1624, lorsque le cardinal duc de richelieu acheta le terrain qu’il occupe, on n’y voyait que les deux vieux hôtels de Mercoeur et de Rambouillet ; alors, les rues Richelieu, Montpensier, Beaujolais, n’étaient pas ouvertes, et les jardins étaient  encore traversés diagonalement par les murs de l’ancien Paris. On éprouve quelques regrets en songeant qu’il ne reste aucune trace des transformations qu’a subi cette localité ; peut-être les habitués qui dans la belle saison savourent leurs glaces sous la fraîcheur parfumée du jet d’eau, aimeraient à reporter leur imagination au temps où les fossés de Paris traversaient la place sur laquelle leur table est dressée.
A la voix du Cardinal, toute cette partie de la capitale prit un nouvel aspect ; les hôtels furent jetés bas, les vieux murs démolis, les fossés comblés, le sol nivelé, la rue Richelieu percée. En 1629, l’architecte Lemercier fut charger des constructions.
A cette époque, sur le terrain où est bâtie aujourd’hui la Galerie d’Orléans, s’étendait une terrasse, soutenue par 7 arcades à jour, qui s’étendait au niveau du 1er étage, et produisait à peu près l’effet que l’on remarque aujourd’hui. Les insignes de la charge de surintendant de la marine, dont le cardinal était revêtu, se répétaient entre chaque arcade, sculptés en relief : c’était une proue de vaisseau et deux ancres en dessous. Cette décoration ne se retrouve maintenant que sur l’aile droite de la cour d’honneur, en face du magasin de Chevet.
Ceux  qui dépensent, chaque soir leur temps dans la Galerie d’Orléans ont à peine quelques pas à faire pour aller jeter un coup d’œil sur ces ornements, qui seuls rappellent au public le souvenir du cardinal de Richelieu dans ce monument qu’il a fondé. C’est un petit pèlerinage à accomplir.
La magnificence que le cardinal déploya dans ses fêtes, la richesse voluptueuse et galante de ses appartements, lui eussent bientôt aliéné le cœur du roi, s’il n’eût fait disparaître cette cause de disgrâce, en cèdant à son maître, par donation entre vifs, son hôtel avec plusieurs  meubles et bijoux. Le roi expédia aussitôt au surintendant des finances un pouvoir, portant que : «  Sa Majesté ayant très agréable  la très humble supplication qui lui a été faite par le cardinal de Richelieu, d’accepter la donation de l’hôtel Richelieu, sa chapelle de Diamant, Sa Majesté accorde à Claude Bouthillier la faculté d’accepter. »
Par cette adroite manœuvre, le courtisan sut faire excuser toutes les dépenses qu’il avait faites, et justifier par avance toutes celles qu’il voulait faire encore pendant l’usufruit qu’il s’était réservé.
 
En 1692 cette demeure fut définitivement concédée  au duc d’Orléans, frère de Louis XIV, à titre d’apanage, et l’édifice ne subit aucune rénovation importante  jusqu’en 1763, où le signal d’une restauration complète fut donné par un incendie qui dévora la façade du corps du logis principal.
En 1781, Le Palais Royal commence une ère nouvelle ; il va devenir le centre le plus actif de Paris pour l’Industrie. L’architecte Louis, renommé pour la construction de la belle salle de spectacle de Bordeaux, est mandé par le duc de Chartres, d’après ses plans, on décide qu’une large bande de terrain sera prélevée sur le pourtour du jardin pour recevoir les trois grands corps de logis que nous voyons aujourd’hui. A cette nouvelle, la colère des Parisiens fut extrême. Chacun de crier. : d’abord, les propriétaires qui avaient des terrasses et des portes sur le jardin ; puis les promeneurs et les nouvellistes, qui pleuraient l’allée de marronniers plantée par le cardinal. Pour consoler tout se monde,  le prince fit distribuer une gravure  représentant les façades projetées, avec un texte qui rassurait les habitants sur l’avenir de leur promenade. Il semblait que ceux-ci fussent de moitié dans la propriété du Palais.
Malgré ses prévenances, Les Parisiens crièrent ; malgré les cris des Parisiens, les maçons et la foule allèrent leur train, et en 1787, trois façades furent achevées, mais les troubles survinrent lorsqu’on jetait les fondations de la quatrième, qui ne devait différer des trois autres que par un petit dôme, semblable au pavillon de l’horloge des tuileries, et par une colonnade inférieure, à jour. La révolution arrêtant les travaux, on construisit des hangars en planches dans lesquels on disposa deux promenoirs et deux rangées de baraques. Elles portèrent d’abord le nom de Camps de Tartares, qui fut bientôt remplacé par celui de Galerie de bois, Dont la renommée s’est étendue sur les 3 mondes.
Ceux qui peuvent comparer ses Galeries de Bois avec la belle promenade achevée en 1829, s’accorderont à remercier  la puissance industrielle qui transforme un cloaque en une magnifique habitation, mais ils seront unanimes à regretter que cette puissance n’ait pu donner un nouvel édifice la couleur pittoresque de l’ancien.
Un pavé de marbre, toujours brillant de propreté,  remplace la terre battue et fangeuse sur laquelle on piétinait ; un dôme de cristal multiplie les rayons du soleil, là où de petites fenêtres le tamisaient au travers de leur crasse ; des vestibules spacieux et de larges ouvertures appellent les ondulations de l’air qui croupissait autrefois dans les recoins ; des magasins transparents, éclatants de métal poli,  éclairé par un large vitrage, étalant des marchandises variées, ont été substitués aux vilaines barraques  tout ouvertes que la poussière envahissait. Des glaces sont plaquées de haut en bas sur chaque pilastre ; les ornements, les moulûres, sont prodigués ; une palissade à jour règne sur le pourtour au-dessous du toit de verre ; à l’extérieur une colonnade tourne autour de la galerie ; elle esr couronnée par une terrasse, sur laquelle s’élève symétriquement une enfilade de cylindres surmontés de boules dorées. Une double rangée de vases  remplis de fleurs achève la décoration  de la promenade supérieure, tandis qu’à l’intérieur une longue suite de globes de cristal se remplit chaque soir de lumière.
Eh bien ! Malgré toutes ces belles choses, malgré l’élégance du lieu, le Palais Royal a perdu une partie de son prestige, de son caractère original. Il n’a plus la couleur locale ; c’est un magnifique et riche bazar, mais ce n’est qu’une reproduction en grand des bazars, des passages, des galeries, dont Paris, chaque jour, se décore. Doit-on s’en plaindre ou s’en réjouir ? Ce que la moralité public a gagné compense-t-il la froideur qui règne dans ces lieux autrefois si animés ?  Je laisserai au lecteur le soin de répondre à cette question.
 
M. de Chateaubriand dit, en parlant des O-Tahïtiennes si voluptueuses autrefois et puritaines aujourd’hui, qu’elles expient dans un grand ennui la trop grande gaieté de leurs mères. Si ce principe d’expiation était une loi générale, le Palais Royal aurait pour longtemps à porter le deuil. Mais nous, qui ne pleurons point le vieux temps, nous ne voyons dans tout ceci  qu’une époque de repos. L’ancien que les Galeries de Bois avaient enfanté, et qui vivait dans leur obscurité, a dû disparaître et périr sous la lumière d’un ciel pur. Laissons couler quelque peu d’années, et la génération actuelle fera les frais d’un peuple nouveau, qui, sans avoir la licence de l’ancien, en reproduira la verve et l’originalité.

Publié dans histoires fantastiques

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M
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